L'histoire de Chico est celle d'un artiste de renommée mondiale.
Envoyé spécial de l'UNESCO pour la paix depuis 1995.
La vie de Chico sera faite de rencontres et de succès. Il y a eu Charlot, Brigitte Bardot, José Reyes et des milliers d'autres. C'est lui qui rebaptise le groupe des Gipsy Kings et lui donne sa direction musicale. Musicien avant tout, il sera aussi bien leur manager que leur porte-parole. Tout commence pour Chico alors qu'il grandit avec les enfants de José Reyès, ses amis de jeux. Par la suite, il épousera Marthe, la fille de José Reyes. A la mort de José, il forme avec les fils du défunt le groupe Los Reyes, qui donneront naissance aux Gipsy Kings.
En mai 1984, Chico décide de réaliser le premier clip vidéo des Gipsy Kings, Allegria, qui sera présenté au Festival International du Vidéo Clip de Saint-Tropez, parmi 551 autres clips de vedettes internationales telles que Michael Jackson, Paul Mac Cartney, Elton John… Celui des Gipsy Kings étonne et est salué par la presse internationale pour sa créativité. Les Gipsy Kings recevront quinze disques d'or Chico sera également honoré du titre de Chevalier des Arts et des Lettres. Infatigable, il se lance aussi dans le business et crée un complexe de loisirs et de réception, dédié à la culture gitane, El Patio de Camargue, à Arles.
Chico Bouchiki, alias Chico , n'est pas un gitan comme on le croyait, mais un beur né de parents maghrébins en 1954 en Arles.
Chico n'était décidément pas fait pour l'école. Cela rendait furieux son père, Mohamed Bouchikhi. Il ne savait pas quoi faire de son petit. Qu'allait-il devenir? Mama, la mère, faisait ce qu'elle pouvait. Mais il n'y avait rien à faire. Le désintérêt de l'enfant faisait perdre leurs moyens aux instituteurs parce que, disaient-ils, Chico était intelligent mais… indomptable. Un professeur, excédé, lui criera un jour devant toute la classe : " Dommage que le bagne de Cayenne soit fermé, on t'y aurait envoyé passer ton certificat ".
La famille Bouchikhi venait de s'installer dans une HLM du quartier Griffeuille, quand la vie de Chico croisa celle des enfants du gitan le plus connu d'Arles, José Reyes. Le père Bouchikhi, un Marocain d'Oujda, avait immigré en France en 1951. Sa femme, une Algérienne de Hennaya près de Tlemcen, et ses enfants l'y avaient rejoint. Bien qu'étant maçon, il ne pensait qu'à l'éducation de ses enfants. Leur vie ressemblait à celle de la majorité des familles maghrébines immigrées, vivant dans les HLM françaises.
José Reyes, lui, habitait dans une caravane, comme tous les gitans. Il campait dans le quartier des Bouchikhi. Sa voix exceptionnelle avait fait de lui un des gitans les plus connus de France et du monde. Le deuxième l'égalait en talent et en notoriété, et n'était autre que son cousin, le fameux guitariste Manitas de Plata. José et Manitas travaillaient ensemble et enflammaient déjà les salles les plus prestigieuses du monde, quand Chico partagea leur quotidien, voyant José, au retour de ses tournées, reprendre le chemin des marchés pour vendre toutes sortes de choses afin de subvenir aux besoins des enfants de la tribu.
Un jour que le petit Bouchikhi traînait dans le quartier, perdu dans ses idées de mômes de 12 ans, Canut, l'un des fils Reyes du même âge que lui, l'arracha à sa rêverie : "hey Chico ! mon vélo contre une pastèque". Chico "le garçon" n'avait ni argent ni pastèque. Il proposa alors à son nouvel ami "d'aller en cueillir une". Ce jour-là, avec la disparition d'une pastèque sur l'un des étalages du marché, Jahloul, alias Chico , fit son entrée dans la famille Reyes. Le rebelle de la famille Bouchikhi passera ses journées dans le campement des caravanes Reyes. Le père Reyes le considéra tout de suite comme un des siens. Chico ne fut pas dépaysé : " Les ambiances arabe et gitane se ressemblent. Tout tourne autour de la famille. Les moeurs sont les mêmes. Les rôles de la femme et de l'homme spnt établis de la même manière. Il y a un grand respect pour les enfants, comme chez nous. Je vivais avec eux comme avec les miens. Mon père travaillait dur. Nous étions très pauvres. Il nous donnait tout. Chez les gitans, c'était pareil. On donne tout aux enfants, et si les adultes ne mangent pas, ce n'est pas grave. "
Chez les Reyes, c'était comme chez les Bouchikhi, avec la liberté et la musique en plus. Si les gitans souhaitent que leurs enfants suivent une scolarité normale, ils ne font pas de l'échec scolaire une affaire d'état, et puis, les guitares sont une sorte de prolongement des bras des enfants. Un moyen, modeste certes, de gagner son pain, mais un moyen quand même. " A force d'être avec eux, un jour, à 17 ans, j'ai pris une guitare et j'ai commencé à jouer. C'était un cadeau que le ciel me faisait. Je me suis découvert un rythme et je me suis mis à jouer avec les enfants. Au départ, il n'y avait pas d'idée de carrière. On s'amusait ". Puis très rapidement, Chico se rendit compte du trésor que lui et les Reyes avaient entre les mains et décida d'en faire leur destin. C'est ainsi que le raté de la famille Bouchikhi deviendra le mentor des enfants Reyes. Celui à qui José acceptera de donner la main de sa fille, Marthe, puis, sur son lit de mort, celui à qui il confiera la relève.
La rencontre avec Chaplin
" Il y a ceux qui, en regardant un terrain vague, ne voient que le terrain vague, et ceux qui imaginent ce qu'il peut devenir. Je suis de ceux qui rêvent, tout en restant très pragmatique. Les Reyes jouaient comme ils vivaient, sans penser à l'avenir… Ce n'était pas mon cas. Et ils se sont laissés complétement guider. " Chico subissait la pression de sa famille. Il était le seul des enfants Bouchikhi à ne pas avoir mené sa scolarité à terme, et celui dont l'avenir inquiétait les siens, à juste titre; s'il s'était laissé aller à la vie gitane et s'il se disait musicien, il fallait qu'il réussisse à s'en sortir avec sa musique. Voilà ce qu'il lui restait à prouver à sa famille, et il était le seul à croire qu'il pouvait y parvenir. Tous les étés, il organisa alors des voyages en caravanes à destination de Saint-Tropez pour jouer sur les plages (en particulier Moorea Plage créée par Robert Rameau dans les années 50, qui les accueille les bras ouverts, devient ami et parrain de sa fille Myriam), et amuser vedettes et nantis. Il avait déjà à l'époque l'âme d'un promoteur. Saint-Tropez, avec sa panoplie de stars, promettait un avenir brillant. Toute la question était de réussir à capter l'intérêt de ce beau monde pour pouvoir ensuite gagner le coeur des plus puissants. Chico sait que, s'ils y parvenaient, les six musiciens qu'il venait de baptiser " Los Reyes ", en hommage à José, pouvaient espérer survoler un jour les sommets.
Il ne se trompa pas. Au lieu de se faire virer des plages comme la plupart des musiciens qui essayaient de percer à l'époque, Los Reyes gagnèrent les coeurs des stars et des adeptes de la dolce vita . Ils devinrent les amis de Brigitte Bardot et de bien d'autres personnalités. Mais malgré le pouvoir dont jouissaient leurs admirateurs, la partie n'était pas pour autant gagnée et Los Reyes rentraient en Arles à la fin de chaque été dans leurs caravanes cahotantes, sans aucune promesse d'un avenir meilleur…
Les invitations pour animer des soirées privées dans des pays dont ils ne soupçonnaient même pas l'existence se succédèrent pourtant. Los Reyes dépassèrent ainsi les limites de Saint-Tropez pour aller amuser les rois, les princes et les grandes vedettes du showbiz partout dans le monde. Mais ils se retrouvaient sur la plage, à la fin de chacun de leurs voyages, avec comme unique bagage leurs illusions perdues d'un avenir prometteur. " J'étais le seul à croire à notre succès ultérieur. Eux étaient tristes malgré eux. Moi, je pensais que c'était un don du ciel. Je ne cessais de les pousser à aller jusqu'au bout de l'aventure. Ce qui me donnait cette foi, c'était la réaction du public et des gens que j'admirais face à notre musique. Ce qui était incroyable, c'est qu'entre nous et le public, il n'y avait aucune barrière. Ce pouvait être des enfants, des gens du troisème âge, des ouvriers de chez Renault ou des rois… Tout le monde réagissait de la même manière. Les gens dansaient et parfois même pleuraient ".
Le plus belle rencontre que Chico ait faite, et qui lui permet de s'accrocher à son rêve malgré le découragement des Reyes, fut celle avec Charlie Chaplin. Los Reyes jouaient alors dans un restaurant à Lausanne. "… Ce jour-là, le propriétaire est venu nous voir pour nous dire que, si nous revenions le soir même, nous pourrions jouer pour Charlie Chaplin. Voyant que l'idée me plaisait bien, Canut me demanda : "Charlie Chaplin, c'est le clochard ? mais qu'est-ce que tu espères qu'un clochard te donne ?" C'est beau non, cette confusion toute gitane entre fiction et réalité… Nous sommes donc revenus chanter à la table de Chaplin. En nous écoutant, une larme a glissé sur sa joue. On était arrivé à charmer les charmeurs et à faire pleurer celui qui avait réussi à faire rire la terre entière. Ce genre de rencontre était un signe pour nous dire que nous étions sur la bonne voie. "
Le temps des vaches maigres
La vie de Chico est parsemée de rencontres. Avec le recul, et notant leur impact sur son destin, elles lui paraissent avoir été inévitables. Comme si rien n'avait été laissé au hasard. Avec les Reyes il se découvrira une vocation de musicien et de compositeur. C'est lui qui donnera au groupe sa direction musicale. Il sera aussi bien leur manager, leur porte-parole, que celui chargé de régler les moindres détails de leur vie pratique. C'est également lui qui fera une place à José Reyes dans le groupe et qui assura plus tard, à la mort de José, des tournées à Manitas. L'attitude de Chico lui valu le surnom de Little Big Man , donné par François Mattei, le biographe du groupe.
En 1983, certains d'un succès prochain,Chico décide de rebaptiser le groupe. les gitans passent alors de "LosReyes" aux "Gypsy Kings". " J'étais convainsu de la valeur universelle de notre musique. Il nous fallait un passeport universel, d'où le nouveau nom du groupe. Mais la production n'était pas d'accord. C'était un nom anglais qui, de surcroît, ne suggérait pas la musique des gitans ". L'entêtement de Chico valut au groupe trois longues années de vaches maigres, durant lesquelles les découragements se faisaient de plus en plus fréquents et menaçaient de mettre fin à cette aventure musicale.
En 1986, les frères Reyes, plus abattus que jamais, reprennent chacun leur petite vie. Chico rejoint sa caravane sous le pont d'Arles qui porte aujourd'hui son nom. Plus gitan que les gitans, il est le seul à continuer à vivre dans une caravane tout au long des douze mois de l'année. Entre klaxons et chants, sans eau ni sanitaires, celui qui ne savait vivresans rêve, cherchait déjà un nouveau projet.
En 1988, Jack Lang, alors ministre français de la Culture, qui était de passage dans la région pour assister à la féria de Nîmes, se laissa entraîner par Michel Vauzelle, porte-parole de l'Elysée, et passa dire bonjour à Chico : " De cette rencontre est née un grande amitié et le projet du festival Mosaïque gitane et tzigane, visant à promouvoir la musique gitane. Nous avons commencé à discuter de la situation des gitans, et Jack Lang m'a demandé pourquoi je ne faisais rien pour promouvoir cette culture : je lui ai réponsu que, s'il m'en donnait les moyens, je pourrais organiser un festival d'art gitan et tzigane ". Huit jours plus tard, Jack Lang s'engage dans le projet et Chico est chargé de l'organisation du festival. " Le premier soir de la première Mosaïque, un gitan est venu me voir. Il devait remettre un trophée et un bouquet de fleurs à quelqu'un. Je pensais que c'était destiné à Paco de Lucia qui devait se produire le soir même. J'ai alors demandé à l'homme de venir juste avant son concert. C'était le représentant d'une association de gitans rom. Le trophée et les fleurs m'étaient en fait destinés : "Pour le bien que vous faites aux gitans", me dit-il ". Le gitan beur venait ainsi d'acquérir une nouvelle dimension : celle de protecteur de la musique gitane.
Début du succès… et des ennuis
Il fallut donc dix ans de lutte acharnée pour que le succès sourie enfin aux " Gypsy Kings ". En décembre 1987 et janvier 1988, ils triomphnet à la Cigale, puis sur la scène du Zénith. Ils quittent enfin les salons des stars du showbiz et des rois pour gagner les scènes internationales.
Aux Etats-Unis, ils effectuent trois tournées et jouent à guichets fermés : c'est la première fois qu'un groupe "français" réalise un telle performance. Le même phénomène se produira au Mexique, au Japon, en Angleterre, en Australie et ailleurs… En 1989, trois millions d'albums sont vendus.
Les Gypsy Kings recevront quinze disques d'or. " Mon frère Chaïb travaillait à l'époque dans une maison de retraite arlésienne. C'est commme cela que m'est venue l'idée d'offrir notre premier disque d'or à Jeanne Calment qui y vivait alors. Nous avons joué pour les gens âgés. Ils étaient très heureux ". Une victoire de la musique viendra couronner le travail du groupe. sans rêve, cherchait déjà un nouveau projet.
Mais les ennuis commencent pour Chico . Depuis 1986, le groupe avait pour Manager Claude Martinez. Un malentendu surgit en 1991, qui l'oppose à Chico . " J'ai demandé des comptes à Martinez. C'est normal, non ? Ça ne lui a pas plu. Les choses se sont aggravées. Martinez s'est arrangé pour faire dire à mes beaux-frères qu'ils n'avaient plus besoin de moi et m'ont fait quitter le groupe ".
Mais même si les beaux-frères ne jouent plus ensemble en public, et malgré les tensions dues à la séparation, il leur arrive de le faire en privé, lors de réunions de famille, autour de Clémentine, la veuve de José, pour le plaisir de lui donner l'occasion de s'entourer de tous ses enfants et petits-enfants, comme au bon vieux temps, au temps où ils vivaient encore dans les caravanes.
Un nouveau départ
Chico est un optimiste, et la vie le lui rend bien. Il a connu des moments très durs, suivis aussitôt d'événements qui lui permettaient de rebondir. L'année 1991 est très éprouvante pour lui. Il perd à la fois son premier bébé – Les Gypsy Kings -, et son père, Mohamed Bouchikhi. Après avoir encaissé les coups du destin, Chico remontera la pente, comme il sait si bien le faire. Il fonde un nouveau groupe, "Chico et les Gypsies", avec de jeunes musiciens d'Arles et de Montpellier. Producteur, directeur artistique et musicien du groupe, il interprète les tubes internationaux de ses débuts sans pour autant dormir sur sa gloire passée, car il composera nombre de nouveaux morceaux, teintés de la saveur gitane, mais plus ouverts qu'auparavant aux influences, si diverses, de la musique tzigane. Alors qu'il avait été à l'origine des sonorités venues d'Orient dans les tubes des Gypsy Kings, aujourd'hui, il donne toute liberté à sa sensibilité orientale. Après Vagabundo, qui a atteint un chiffre record avec 200 000 albums vendus, sans compter les singles, il vient d'achever l'enregistrement de Nomade, dans lequel il reprend un titre d'un chanteur algérien de l'exil, Dahman el-Harachi.
Après avoir été gratifié du titre de protecteur de la culture gitane, Chico a créé un refuge pour tous les gitans du monde, "El Patio", un lieu de fête comprenant une bodega, une grande, des arènes, une esplanade, des roulottes et, pour couronner le tout, une vue sur le Rhône, afin que puissent se rencontrer les gens du voyage.
Au nom du frère :
" Le hasard fait bien les choses… Mon entrée à l'UNESCO pourrait résumer ma vie… C'est l'histoire de mon histoire…." L'histoire de Chico Bouchikhi. "En septembre 1994, j'étais en plein enregistrement du disque Vagabundo, quand le téléphone sonna. Il était 10 heures du matin. C'était l'Unesco. On invitait mon groupe à participer au grand événement culturel qui accompagnait le premier anniversaire des accords de paix israélo-arabes le soir même à Oslo. J'ai d'abord pensé que c'était un gag ! Cela paraissait incroyable. Incroyable qu'on ait pu me joindre au studio. Incroyable qu'on ait eu que quelques heures pour rassembler quatorze musiciens et qu'on ait réussi à faire l'ouverture du concert en arrivant… ".
Chico, le 13 septembre 1994, lors du premier anniversaire des accords de Paix signés à OSLO entre Shimon Peres et Yasser Arafat.
Le monde entier a suivi cet événement à la fois politique et culturel. La recette du concert a été versée au projet de reconstruction de Gaza et de Jéricho. Yasser Arafat et Shimon Pérès montèrent ensuite sur scène pour saluer l'artiste. " Ça, c'est pour la petite histoire, mais la mienne était tout autre… on dirait que tout a convergé par un hasard dont seul le maître du destin détient le secret pour me ramener vingt et un ans en arrière. J'avais alors 18 ans. Mon grand frère, Ahmed, venait d'être abattu en Norvège par le Mossad . C'était une erreur… Il a fallu cet événement. Le pardon le plus difficile est celui de ceux qui ont été, comme moi, blessés dans leur chair. C'était plus qu'un accord sur le papier pour moi… Après Oslo, j'ai eu envie d'organiser une nuit de la tolérance en Arles. Il était importan de donner une dimension à l'événement et à son message. J'ai alors contacté l'Unesco pour le parrainage de cette nuit. J'avais prévu un plateau international : musique gitane des quatre coins du monde, mais aussi musique arabe, musique berbère…. L'Unesco a accepté et a envoyé quelques uns de ses représentants pour assister à l'événement. C'est là qu'en parlant d'Oslo, je leur ai parlé de mon frère… ".
Le 5 septembre 1972, à Munich, un commando palestinien exécute onze athlètes israéliens. L'opération est revendiquée par l'organisation Septembre noir . Golda Meir, alors premier ministre israélien, réunit, quelques jours plus tard, les responsables du Mossad et leur remet une liste comportant les noms de plusieurs Palestiniens, responsables présumés de Septembre noir , tous à abattre selon elle. L'opération vengeance est déclenchée. Les assassinats se succèdent dans la clandestinité : en dix-huit mois, neuf responsables pPalestiniens sont tués en Europe et à Beyrouth. En juillet 1973, le chef présumé de Septembre noir , Ali Hassan salameh, est localisé à Lillehamer, en Norvège. Le 21 juillet, à 22 heures 30, c'est un garçon de café marocain, Ahmed Bouchikhi, qui est assassiné par le Mossad:Le frère de Chico . Les hommes du commando israélien prennent la fuite la fuite, mais ils sont arrêtés à l'aéroport. " C'était une erreur !… " Ils n'écoperont que de peines symboliques. Le Mossad n'arrêtera pas pour autant sa traque d'Ali Hassan Salameh. Ce dernier sera assassiné six ans plus tard à Beyrouth.
Frederico Mayor fut mis au courant de l'histoire. Touché par l'attitude de Chico , par ses démarches fédératrices et par sa musique universelle, il décide de le nommer envoyé spécial pour la paix à l'Unesco. C'était en 1995.
Une chaîne musicale de la paix
Les activités de Chico s'intensifient. Sa nomination à l'Unesco n'est pas simplement honorifique. Son rôle consiste à organiser des événements culturels pour répondre aux besoins des peuples défavorisés. Il organisa, entre autres, le cinquantième anniversaire de l'Unesco et profita de l'occasion pour rendre hommage au peuple algérien, à ses artistes et à ses femmes, en invitant Khaled, le roi du raï, et Hassiba Boulmerka, l'athlète algérienne.
Le but de Chico est de " réaliser une chaîne musicale de la paix en posant ses maillons dans les différentes villes du monde." Le premier maillon a été posé à Arles. Le second, à l'Unesco puis, en 1997, il va se produire à Ramallah, dans les territoires occupés et émet le voeu d’aller chanter de l’autre côté, ce qu’il a fait la première fois pour la fête de Roch Hachana, le nouvel an juif (article du journal l'Humanité) ." j'ai un nouveau projet pour la Palestine. J'attends l'aval de l'Unesco. Mon objectif est à la fois de promouvoir la tolérance et la paix, et de récolter des fonds pour répondre aux besoins du pays où nous nous trouvons… J'ai proposé une nuit pour l'Algérie. Elle regrouperait des musiciens algériens, mais aussi des musiciens d'autres nationalités, connus internationalement. Les recettes iraient au Croissant-Rouge… ou à d'autres institutions. Ce ne sont pas les besoins qui manquent là-bas. J'attends l'aval de l'Unesco pour ce projet aussi, car ce n'est pas la peine d'entreprendre l'organisation d'un tel événement et de faire illusion à la douleur des autres si l'on n'est pas sûr de pouvoir faire passer le message de paix, d'une part, et de pouvoir aider le peuple qui souffre, d'autre part ".
Chez les gitans, les musiciens se succèdent de père en fils. C'est le seul héritage que laissent les parents et le seul hommage que peuvent faire les enfants à leur identité gitane et à leur famille : " José m'a confié le flambeau. Oui, on peut dire qu'il voyait en moi son successeur. Aujourd'hui, ce sont mes enfants qui poursuivent mon chemin ". Reda, l'aîné de Chico , a 17 ans. Il a quitté l'école assez tôt pour vivre de la musique. Tonino-Nabil, lui, a 14 ans et poursuit sa scolarité. Myriam enregistre, à 9 ans, son premier disque avec deux autres petits gitans, une cousine et le fils d'un ami. Chico en est très fier, et c'est aujourd'hui les voix de ses enfants qui le font pleurer…
Say Chico to millions of music fans from his native France to Japan via Dubaï and it’s like mentioning Madonna, Prince or Nena; the recognition factor is off the scale. People instantly know who you’re talking about.
Chico & The Gypsies just released their new album Chico & The Gypsies & International Friends, less than two years after the success of the Latin-themed album Fiesta – certified gold in France – that cames just after their Chico & The Gypsies & Friends, duet album with emblematic French artists – certified platinium.
In this new album, Chico & The Gypsies sing with their friends from all over the world, including Billy Paul, with whom they share the international hit Me and Mrs Jones, in a gypsy way.
The co-founder of the Gipsy Kings, and the co-writer of their biggest hits, including the irresistible worldwide smashes Djobi Djoba, Bamboléo and Soy, Chico is synonymous with the glorious summers and carefree holidays his flamboyant, flamenco-infused music has been soundtracking since the eighties.
Yet, there is so much more to the architect of the Gipsy Kings’ success which saw them become the first French group to be awarded a platinum disc in the US and go on to sell an estimated 20 million albums, making them the biggest world music crossover act, well ahead of the Buena Vista Social Club. Not content with leading his own Chico & The Gypsies group and releasing a dozen best-selling albums since the early nineties, Chico is also a UNESCO special envoy for peace and a keeper of the gypsy culture flame. His life story is all the more remarkable since he is not actually of gypsy extraction but developed a unique kinship with the rich travelling culture and its traditions that were transported from Catalonia to the Mediterranean regions of southern France at the start of the Spanish Civil War of 1936-1939.
Born Jahloul Bouchikhi in Arles to a Moroccan father working in the building trade, and an Algerian mother, he grew up around the picturesque Camargue region of Provence where he was befriended by the Reyes family. The doyen, José Reyes, was a gifted singer who had started alongside his cousin, the virtuoso flamenco guitarist Ricardo Baliardo – better known as Manitas de Plata, meaning Hands of Silver – in the early sixties. Inspired by the manouche legend Django Reinhardt, they helped popularize a style of music influenced by the rhythms of the Afro-Cuban rumba. In 1974, José Reyes began performing as Los Reyes with some his sons and their Baliardo cousins as well as Chico who courted and would go on to marry Marthe, one his daughters.
“Chico is the smallest child in Spanish. The nickname stuck,” recalls the musician who had been given his first guitar when he was 16 and took to it like a fish to water. “I had a natural sense of rhythm. I didn’t think about making it a career. It was just fun,” he says. Following the death of the Reyes patriarch in 1979, it was Chico who became the group’s spokesman, foresaw the international potential of their sunny, upbeat music and suggested a name change from Los Reyes to Gipsy Kings that was resisted by his then bandmates; their reluctance to adopt an English moniker was indicative of their lack of vision and business acumen, and arguably a portent of future events. “We needed a new name that could become a passport for the rest of the world,” says Chico in Chico, L’âme des Gypsies, the biography of the musician written by Gwenndoline Sauval in 2006.
In the summer, the nomadic lifestyle of the Gipsy Kings led them from their beloved Camargue and its pink flamingos, white horses and the bullfights in the Arles and Nîmes arenas, to the jet-set resort of Saint-Tropez on the French riviera where they set up camp and were befriended by Brigitte Bardot. “I thought they were magnificent,” comments the French icon. “I would hang out with them, try to learn the guitar. I would dance with them. Their music is irresistible. You can’t help but dance, sing along and clap your hands. They have such joy, such vitality and strength in their playing,” says Bardot in a 2010 television documentary whose title Chico, Un Gipsy Peu Ordinaire can best be translated as Chico, a gypsy like no other. In the film, the actress stresses the fact that Chico was “the boss, the one who made the group. We’re like sister and brother. He’s always there when I need him for anything.”
Back in the early eighties, Bardot was so taken with the Gipsy Kings that she not only asked them to regularly entertain guests at her La Madrague beach house in Saint-Tropez, but also accompanied them when they had other engagements. The word of mouth grew around the group who recorded a couple of albums for Philips in France and famously played for Charlie Chaplin in Lausanne. The Gipsy Kings paid their dues but failed to break through until Claude Martinez, the impresario who had just lost his major client, the French comedian Coluche who died in a motorbike crash, latched on to their potential in 1986: he signed them to a production deal and then to CBS for Europe.
The following year, the Gipsy Kings line-up comprising Chico as well as André, Nicolas and Pablo Reyes and Tonino, Paco and Diego Baliardo issued an eponymous, epochal album many consider their debut. They became mainstays of the French airwaves and television schedules with Djobi Djoba, Bamboléo and their inspired remake of the Claude François by way of Frank Sinatra standard Comme D’Habitude/My Way retitled A Mi Manera. In 1988, they signed to the famed Elektra label for the US and performed as far afield as Mexico and Australia and at the Royal Albert Hall in London. From Tina Turner to Mick Jagger via Pelé and Maradona, celebrities partied to their records and enthused about their unique sound, a melting pot reflecting their gypsy origins and their easy-going, engaging embrace of the diverse cultures of the Mediterranean and beyond.
Their 1989 album Mosaïque, including an infectious version of Volare (Nel Blu Dipinto Di Blu) which continued their run of hit singles around the world, matched the success of its predecessor. In 1990, the Gipsy Kings played triumphant shows in Los Angeles, Moscow and Tokyo but Chico began asking awkward questions about royalty statements. The best English speaker and the most financially astute member of the band, he also queried the extortionate percentage their management received for their services. When the other Gipsy Kings sided with Martinez, Chico found himself out on a limb and in 1991 was ousted from the group he had co-founded and named. The legal repercussions rumbled on for years and cost Chico a considerable amount of money.
Many would have thrown in the towel but not Chico. He is made of stronger stuff, has always been a man on a mission as well as a passionate believer in freedom. In 1992, he formed Chico & The Gypsies who have been carrying on the flamenco rumba torch with great aplomb and helped him return to the charts thanks to imaginative albums like Vagabundo in 1996, Fiesta, and Chantent Charles Aznavour, the collection of covers of songs by the hallowed French singer they released in 2011.
Aznavour was one of the many guests on the 2012 set Chico & The Gypsies . . . & Friends which also featured Nana Mouskouri on a wonderful new version of Volare and Collectif Métissé teaming up with Chico and co to rework Don’t Let Me Be Misunderstood, the jazz-soul standard associated with Nina Simone and the seventies disco outfit Santa Esmeralda. & Friends also showcased the heady Salam Alaikoum, a collaboration with the raï vocalist Cheb Aissa, and a potent reminder of Chico’s own North-African roots and of his role as UNESCO special envoy for peace.
At first glance, this might appear unexpected because of the tragedy that affected Chico’s family. In July 1973, his older brother Ahmed Bouchikhi was assassinated by agents from Mossad, the Israeli secret service, in Lillehammer in Norway. They had mistaken him for Ali Hassan Salameh, one of the terrorists belonging to the Black September group responsible for the massacre at the 1972 Summer Olympics in Munich. “It was a clear case of mistaken identity. They killed him in cold blood. It’s the hardest thing to forgive when it’s your own flesh and blood,” reflects Chico about the tragic events and the wound that would take over two decades to heal. In September 1994, Chico & The Gypsies were invited to join Harry Belafonte, Montserrat Caballé and orchestra conductor Zubin Mehta at a UNESCO concert held to coincide with the signing of the Oslo Accords by Shimon Peres and Yasser Arafat. Shaking hands with the Israeli foreign minister and the Palestinian leader on stage at the end of the show brought Chico a sense of closure. “It was unexpected, like a gift from the Gods. A symbol of what is possible,” he reflects.
This reinforced his belief in the power of reconciliation and the role music can play in that process. “When it comes to music, there are no frontiers, no borders. Music can be a bridge, a link between people,” states the guitarist who has taken Chico & The Gypsies to Israel, Palestine and the Festival Mawazine in Morocco and headlined events promoting tolerance and understanding in Arles and Ramallah.
Chico continues to make marvellous, vibrant, inclusive music. Led by Chico, the current line-up of Chico & The Gypsies comprises Mounin, Joseph, Kema – Manitas de Plata’s grand-son – Babato, Tané, Kassaka and Rey – a nephew of Manitas de Plata who may best be known internationally for portraying L’Enfant Sauvage, The Wild Child of the François Truffaut’s eponymous 1970 film.